Les souvenirs s’en sont allés,
Depuis le jour où je suis né,
Jusqu’à ces mots,
Murmurés, insensés,
Qui m’ont changé en étranger.
Alors,
C’est ton cœur que j’écoute.
Qu’y a-t-il de pire que l’oubli ?
Quand ma mémoire serre ma poitrine,
Et que la tienne,
Agressée, saccagée,
Éteint tes yeux et brûle ta voix.
Alors,
C’est ton cœur que j’écoute.
Plus le temps passe et plus je souffre.
Toi qui as inondé ma vie,
De ton amour,
Maternel, fusionnel,
Et que la maladie emporte.
Alors,
C’est ton cœur que j’écoute.
Est-ce toi, maman, que je vois ?
Est-ce toi, maman, que j’entends ?
Est-ce toi qui…
Allongée, décadente,
Va disparaître près de moi ?
Alors,
C’est ton cœur que j’écoute.
Il me parlait dans ton ventre.
Il me rassurait dans tes bras.
Nous faisions qu’un,
Corporel, immortel.
Je veux T’entendre me dire adieu,
Alors,
C’est ton cœur que j’écoute.